En 2025, il est difficile d’imaginer que notre système financier repose sur une technologie datant de plus de 70 ans. Pourtant, nos banques, nos assurances et nos caisses de retraite fonctionnent toujours grâce au COBOL, un langage informatique créé en 1959. Pire encore, les développeurs capables de le maîtriser sont en voie de disparition, menaçant ainsi la stabilité de nombreux services essentiels.
Mais pourquoi ce langage survit-il encore aujourd’hui ? Pourquoi n’a-t-il jamais été remplacé ? Et surtout, comment un développeur COBOL peut-il gagner une fortune en maîtrisant un langage que plus personne ne veut apprendre ?
L’origine du COBOL : un langage conçu pour durer
Le COBOL (Common Business-Oriented Language) a été conçu à la fin des années 1950 sous l’impulsion de l’armée américaine. L’objectif ? Développer un langage standardisé et facilement lisible par des non-informaticiens, notamment des militaires ou des gestionnaires.
Contrairement aux langages modernes comme Python ou Java, qui utilisent une syntaxe concise et rigoureuse, COBOL a été pensé pour être lu comme une phrase en anglais. Par exemple, au lieu d’écrire :
javaCopierModifierx = x + 1;
on écrit en COBOL :
cobolCopierModifierADD 1 TO X.
Avec plus de 3000 mots-clés (contre une centaine en Java), COBOL était censé être accessible à tous. Mais ce qui devait être une force est devenu une complexité ingérable pour les développeurs d’aujourd’hui.
Pourquoi COBOL n’a jamais disparu ?
Si COBOL est toujours utilisé, ce n’est pas par nostalgie ou par simple inertie. Il y a des raisons très concrètes qui expliquent sa longévité :
- Une performance inégalée pour les calculs financiers
COBOL excelle dans les calculs en virgule fixe, ce qui est crucial pour la gestion bancaire et comptable. Contrairement aux nombres à virgule flottante utilisés dans les langages modernes, COBOL garantit une précision exacte sur les centimes, évitant ainsi les erreurs de calcul. - Une architecture mainframe robuste et sécurisée
La plupart des programmes COBOL tournent sur des mainframes IBM, des ordinateurs ultra-puissants et sécurisés. Ces machines, bien que coûteuses (la location d’un MIPS peut coûter 1000€ par an), sont conçues pour traiter d’énormes volumes de transactions en un temps record. Elles sont aussi très difficiles à pirater, ce qui en fait une option sûre pour les banques. - Des millions de lignes de code accumulées
Les entreprises qui utilisent COBOL ne peuvent pas se permettre de tout migrer vers un autre langage. Un système bancaire en COBOL représente souvent des milliers de programmes interconnectés, écrits et modifiés sur plusieurs décennies. Une simple tentative de migration pourrait coûter des centaines de millions d’euros et prendre plus de 10 ans. - Une pénurie de développeurs
Dans les années 1990, les entreprises ont massivement embauché des développeurs pour corriger le bug de l’an 2000. Aujourd’hui, ces mêmes développeurs partent à la retraite, laissant derrière eux un immense vide. Les banques en sont réduites à recruter des développeurs de 60 ans en CDI, car il n’y a plus de jeunes formés au COBOL.
Une opportunité en or pour les développeurs
Le paradoxe du COBOL, c’est qu’il est à la fois obsolète et indispensable. Alors que la plupart des développeurs préfèrent se spécialiser dans des langages modernes comme Java, Python ou JavaScript, ceux qui choisissent COBOL peuvent prétendre à des salaires très confortables.
💰 Fourchette de salaires en France :
- Développeur COBOL débutant : 40 000 € par an
- Expert COBOL avec 10 ans d’expérience : 110 000 – 120 000 € par an
- Freelance COBOListe en mission critique : jusqu’à 1 000 € par jour
Mieux encore, les entreprises recherchent des profils hybrides, capables de faire le lien entre les anciens systèmes COBOL et les technologies modernes. Si vous maîtrisez à la fois COBOL et Java, par exemple, vous êtes une perle rare.
COBOL en 2049 : un nouveau bug de l’an 2000 ?
Un autre problème pointe déjà à l’horizon. En 2049, un nouveau bug pourrait se produire : le timestamp utilisé dans certains systèmes COBOL repassera à zéro, menaçant une nouvelle fois les infrastructures financières.
Mais tout comme en l’an 2000, les entreprises vont probablement investir des milliards d’euros pour corriger le problème… sans pour autant abandonner COBOL.
Faut-il se lancer dans COBOL en 2025 ?
Si vous êtes développeur et que vous cherchez un domaine stable, bien payé et en forte demande, COBOL peut être une piste intéressante.
Certes, ce n’est pas un langage « sexy » et la syntaxe peut sembler datée. Mais si vous cherchez un job avec de la sécurité, des missions bien payées et une vraie utilité, apprendre COBOL pourrait bien être l’un des meilleurs investissements que vous puissiez faire.
🔍 Conclusion : COBOL n’a pas dit son dernier mot. Tant qu’il y aura des banques, des assurances et des caisses de retraite, ce langage continuera de tourner en arrière-plan… et ceux qui le maîtrisent auront toujours un emploi assuré.